mercredi 10 juillet 2013

Couleur de peau : miel de Sik Jun Jung




Couleur de peau : miel
tome 1
tome 2
Sik Jun Jung




Quatrants
132 planches - 144 planches
17,95 €






Résumé

Jun Jung-sik errait dans les rues de Séoul quand un policier l’a pris par la main pour l’emmener au Holt, un orphelinat américain. Il avait alors 5 ans. Quelques photos, un rapport d’orphelinat… Ses souvenirs tiennent à un fil. Mais les questions le taraudent.
2007 : Jung décide de remuer les souvenirs ou les fantasmes de sa vie, en tout cas d’en finir avec une certaine période teintée de l’incertitude qui ronge. Il se raconte dans ce récit terriblement intime : sa survie en Corée, sa nouvelle famille belge. Une adoption pas toujours très réussie, contrairement à d’autres gamins.
Mais cette histoire est la sienne : il a grandi avec, s’est construit avec, jours après jours, vaille que vaille. Les fous rires, les drames, le quotidien, les bêtises de gosses et les questions sans réponses… Sans aucune réponse ?

Mon Avis

J'ai loué cette bande-dessinée un peu par hasard. Je l'avais déjà aperçue sur la blogosphère mais sans qu'elle n'ait réellement retenu mon attention, c'est le thème du mois de juin du challenge Mystère de Froggy sur les mangas/bds qui m'a finalement branchée dessus. Je farfouillais dans les bds quand j'ai vu le premier tome de couleur de peau : miel et vu que le second y était, je me suis dit que ça ne sera pas mal de tenter l'aventure. Par ailleurs, ces deux tomes me permettent également d'étoffer le challenge du tour du monde en 8 ans puisque l'auteur est originaire de Corée du Sud. J'avoue, c'était un choix intéressé mais finalement, je suis très contente de l'avoir fait !

Les dessins de Jun m'ont énormément plu, il y a un mélange de douceur, de candeur et de gravité qui répond parfaitement à l'histoire que nous livre l'auteur. 

Il s'agit d'une bande-dessinée autobiographique puisqu'elle a pour sujet, la vie d'un petit orphelin coréen : Jun qui a été adopté par une famille belge. Nous retrouvons dans les premières pages, Jun, un petit coréen qui avec ses mots, simples, nous raconte l'histoire de la Corée du Nord et du Sud, la situation économique de la Corée du Sud, les familles séparées, les orphelins des années 50 dont il fait lui-même partie. Il nous apprend qu'il a été trouvé dans la rue par un policier, placé dans un orphelinat et finalement adopté par une famille belge. 

Dès lors, il nous offre une panoplie de souvenirs d'enfance, ses frères et sœurs, ses parents adoptifs, l'école, son intégration, les critiques, les joies, les rires, les drames,... Il nous raconte son quotidien avec un style à la fois enfantin et donc, assez naïf mais en même temps terriblement touchant car l'enfant a eu le temps de grandir pour devenir l'adulte qui l'est à présent.

L'adoption n'est pas forcément un sujet facile et je pense que bien des lecteurs ignorent de quoi il s'agit vraiment. L'auteur nous offre donc le récit de sa vie certes mais surtout des ressentis, une flopée d'émotions, de réflexions et d'interrogations. Je pense qu'il nous permet de comprendre un peu ce que c'est d'être adopté, quel est le regard que les autres portent sur "l'étranger", bon ou mauvais, indulgent ou critique mais également le regard de "l'étranger" sur la famille et le peuple qui l'accueille. Jun parvient à traduire ce flot de réflexions. Il nous parle de ses joies, de son apprentissage de la vie mais également du mal-être qui le frappe ainsi que de celui des autres coréens adoptés qu'il a rencontré au cours de son enfance et de son adolescence. Et si son adaptation n'est pas facile, si l'apprentissage d'un autre monde, d'une autre culture sont déjà difficile, il faut aussi tenir compte de son passé, de la Corée du Sud, de sa vie là-bas, de cette mère dont il se souvient à peine. Jun doit donc concilier ses deux parties de lui-même, ses deux vies, ses deux familles, ses deux origines et il nous montre que, pour lui, c'est loin d'être facile. Il nous offre une véritable réflexion sur lui-même, un apprentissage et une acceptation de ces deux lui.

Cette histoire m'a énormément touchée, parce que c'est une histoire vraie mais parce que l'auteur a su mettre les mots comme il le fallait. Il parvient à jouer sur les différentes touches et si le lecteur rit, je peux vous dire qu'il pleure aussi. 

Je ne peux que vous conseillez Couleur de peau : miel. L'auteur sort du lot parce qu'il nous livre une histoire, la sienne et parce qu'il a su la développer autant dans le dessin que par les mots et qu'il a su lui donner la profondeur, la gravité et la candeur nécessaire. Si vous ne connaissiez pas comme moi mais que vous tombez dessus, arrêtez-vous un instant, le voyage en vaut la peine. 




1 commentaire:

  1. Oh j'adore les couvertures de ces BD... par contre, je ne sais pas si le fait que ce soit en noir et blanc tout le long ne m'agacerait pas à la longue ... Mais c'est intéressant !!! Merci pour la découverte Lynn xox

    RépondreSupprimer